Thursday, April 24, 2008

"Theories of Recognition and Contemporary French Philosophy: Reopening the Dialogue," École Normale Supérieure & Université de Paris X, May 6-7, 2008.

Les théoriciens de la reconnaissance se sont souvent tournés vers la philosophie française. Le statut et les modalités de cette référence n'ont cependant pas encore reçu l'attention qu'ils méritent. Ces deux journées d'études se donnent précisément pour objectif de mieux cerner les divers rôles que joue la référence à la philosophie française contemporaine dans les théories de la reconnaissance. D'une part, il s'agira d'examiner la manière dont les théoriciens de la reconnaissance se sont inspirés de la philosophie française contemporaine. On a déjà beaucoup étudié les influences de Hegel, de l'Ecole de francfort et de G.H. Mead sur l'élaboration du cadre des théories de la reconnaissance. On s'intéressera ici à l'influence qu'a pu exercer sur les théories de la reconnaissance, la philosophie française de Sartre à Derrida en passant par Merleau-Ponty, Foucault, Lyotard et Levinas etc. De profondes divergences peuvent ressortir de l'interprétation des pensées de ces philosophes dans le cadre des théories de la reconnaissance. Il suffit, pour s'en faire une idée, de se rapporter aux références que font A. Honneth et N. Fraser au projet déconstructiviste : A. Honneth, se servant surtout des derniers écrits de Derrida, articule le projet de déconstruction aux éthiques de la sollicitude, du care, introduites notamment par C. Gilligan. N. Fraser, s'appuyant sur les premiers écrits de Derrida, relie le projet déconstructiviste à ce qu'elle appelle « la reconnaissance transformatrice », une politique culturelle anti-essentialiste qui viserait à contrer les inégalités institutionnelles de l'estime sociale en restructurant les relations de reconnaissance afin de déconstruire et de mettre en question l'identité que les individus et les groupes cherchent à faire reconnaître. De même, on peut constater que les interprétations de la pensée foucaldienne par J. Tully, Ch. Taylor, N. Fraser et A. Honneth sont également bien différentes voire sur certains points opposées. Nous visons donc, en un premier temps, à clarifier et à évaluer ces diverses interprétations et utilisations. D'autre part, il s'agira de concevoir un renouvellement du potentiel normatif et politique de la philosophie française contemporaine dont la portée politique est toujours discutée et contestée. Comme le remarque A. Honneth, la critique que fait Habermas de la philosophie française dans les années 80 a eu « un effet très préjudiciable et a placé le rapport franco-allemand sous la rubrique de l'irrationalité versus la rationalité », ce qui a entraîné « une certaine sous-estimation de plus en plus répandue de la tradition française » à tel point que « nous nous trouvons maintenant dans une situation où le dialogue à été interrompu ». Les théoriciens de la reconnaissance nous offrent une occasion de relancer ce dialogue et d'explorer de nouveau la capacité de la philosophie française à avoir trait aux préoccupations de la philosophie politique tout en faisant ressortir son potentiel normatif. For more details, including the programme, please visit the conference homepage here: http://www.u-paris10.fr/91972353/0/fiche___pagelibre/&RH=scdrsop_actu.

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