Monday, February 09, 2009

Two Reviews (in French) of Michel Foucault's LE COURAGE DE LA VERITE.

Foucault, Michel. Le Courage de la vérité: la Gouvernement de soi et des autres II: Cours du Collège de France (1984). Edition établie sous la direction de François Ewald et Alessandro Fontana, par Frédéric Gros. Paris: Gallimard, 2009. Droit, Roger-Pol. "Le Courage de la vérité, l'ultime leçon de Michel Foucault." Le Monde January 23, 2009:
En parlant, il court contre la mort. Cette année 1984, ses cours du Collège de France n'ont pas commencé en janvier, comme d'habitude. "J'ai été malade, très malade," indique Michel Foucault le 1er février en ouvrant son cours. Quand il clôt le cycle, fin mars, il a cette phrase : "Il est trop tard." En apparence, il signale juste que l'heure a tourné, qu'il faut renoncer aux développements préparés. Aujourd'hui, nous pouvons entendre la formule autrement. Ce sont les derniers mots adressés par le philosophe à son auditoire. Quelques semaines plus tard, il meurt du sida. Il avait 57 ans. A-t-il délibérément organisé ces ultimes conférences comme un testament ? On peut le supposer. En tout cas, toute émotion mise à part, le texte est exceptionnel. Un quart de siècle après, cette parole impressionne encore. Par sa clarté incisive, par l'ampleur de son information. Par sa capacité, si rare, à faire surgir des paysages nouveaux au sein de textes connus.(http://www.lemonde.fr/livres/article/2009/01/22/le-courage-de-la-verite-l-ultime-lecon-de-michel-foucault_1144999_3260.html)
Aeschimann, Eric. "Heurt de vérité." La Liberation January 22, 2009.
Ça consiste en quoi, une vie de philosophe ? Peut-être en ceci : devant le public du Collège de France, suivre une intuition, une force qui vous tire, une question qui vous appelle : «Qu’est-ce que dire la vérité ?» Se saisir d’une notion grecque, la parrêsia, qui signifie justement «le dire vrai», «le franc-parler», et, chaque mercredi matin, pendant trois mois, malgré la maladie, en étudier la signification dans la philosophie antique. Alors que la maladie menace, passer d’un texte à l’autre, se laisser porter par le mouvement même de la recherche, quitte à ce que les cours soient «un petit peu décousus», comme annoncé d’entrée de jeu. Et, de proche en proche, dans cette enquête philosophique serrée, en arriver justement au thème de la «vie philosophique». Une question éminemment intime, subjective, à rebours de la caricature réduisant Foucault à la «mort du sujet». Longtemps, Michel Foucault s’est défini comme historien des idées, comme archéologue des savoirs. De l’Histoire de la folie à celle de la sexualité, sa démarche est une critique méthodique des savoirs qui se prétendent «discours de vérité» pour masquer qu’ils sont d’abord des discours de pouvoir : le savoir scientifique, le savoir médical, le droit… A tel point que, dans un essai paru l’année dernière, Paul Veyne, qui fut son grand ami intellectuel, le présente en penseur «sceptique». Le moins que l’on puisse dire, c’est que son travail sur la parrêsia, engagé au Collège de France en 1982-83 et dont la suite paraît aujourd’hui, ne va pas dans ce sens. Foucault y apparaît habité, dévoré, hanté par la question de la vérité, non comme discours, mais comme acte : dire la vérité. (http://www.liberation.fr/livres/0101313885-heurt-de-verite)

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